Dom Juan ou le festin de pierre
Comme beaucoup de monde, j'ai étudié la pièce de Molière Dom Juan ou le festin de pierre au lycée. Cependant, je n'avais jamais visionné l'adaptation réalisée pour la télévision par Marcel Bluwal en 1965, voilà chose faite.
Commençons par rappeler de quoi parle la pièce. Dom Juan est un séducteur, un libertin qui ne craint ni Dieu ni personne. Son valet Sganarelle est le complice forcé de ses actes. Mais les crimes de Dom Juan ne resteront pas impunis et c'est la statue du Commandeur que Dom Juan a tué qui va le rappeler à l'ordre...
Lorsque j'ai choisi ce dvd dans les étagères de ma médiathèque, j'ai été attiré par le casting : Dom Juan est joué par Michel Piccoli, Sganarelle par Claude Brasseur, deux acteurs au talent indéniable. Le fait que ce soit un téléfilm et non une pièce m'avait aussi intrigué.
Dès le début du film j'ai été littéralement happée par l'intrigue, alors que je connais l'intrigue par coeur et que j'en avais déjà vu beaucoup d'adaptations. Le téléfilm a permis un dynamisme dans le mouvement des personnages très rafraîchissant, très stimulant, aucun risque de s'endormir durant la pièce ! Les acteurs sont à la hauteur de la réalisation, Michel Piccoli a le charme du diable, Claude Brasseur joue un Sganarelle plus proche de la victime que du valet de comédie. Le choix des lieux de tournages m'a également beaucoup plu, ainsi les scènes du tombeau du Commandeur ont été joué aux Salines d'Arc et Senans, que j'avais déjà visité et qui est un choix très pertinent de part son imposante sobriété.
La musique est également très bien choisie, le Requiem de Mozart revet ici toute sa dimension tragique.
Vous l'aurez compris, on est donc loin de la comédie et de la frivolité sur laquelle on a pu insister dans certaines mises en scènes, ce n'est pas plus mal. On a l'impression que Marcel Bluwal a su capter la véritable âme de cette pièce et a su la transcrire dans ce téléfilm. J'ai eu l'impression de voir la pièce pour la première fois tant elle m'a fait une forte impression.
Quelques mots de Marcel Bluwal : " J'avais voulu faire de la pièce une sorte de longue marche vers la mort, à travers tous les décors, jusqu'à la montée du sacrifice final. Il s'agissait des dernières vingt-quatre heures dans la vie d'un homme."
Pour moi : un nouvel incontournable dans ma culture cinématographique.
En bonus, voici la première scène de la pièce :
